Echap a un an !

Notre logo (fait par _lila*)

Nous venons de faire notre première assemblée générale et de fêter le premier anniversaire de l’association Echap. 

Cette année a été une année de test pour nous. Nous avons passé beaucoup de temps à lire, réfléchir, et discuter pour avoir une vision claire des différents scénarios d’utilisation de la technologie dans des relations abusives. Nous avons concentré une bonne partie de nos efforts sur la rédaction de neuf guides, qui sont accessibles en ligne gratuitement sous licence CC-BY-NC-SA

Dès la rédaction de nos premiers guides, nous avons contacté et commencé à discuter avec plusieurs associations travaillant avec des personnes victimes de violences, afin de leur parler de notre travail et partager avec elleux nos guides. Nous avons reçu des retours très positifs qui nous ont permis de mieux comprendre la problématique et d’améliorer nos supports. Dans le cadre d’un programme de formation organisée par le centre Hubertine Auclert, nous avons également dispensé un module de formation. 

Bilans financiers

Nous avons eu un budget de 2581.75€ pour cette première année, provenant à 80% de dons (merci <3) et 20% de prestations de formation. Nous avons utilisé ce budget pour financer le design de nos guides en pdf (à venir) et également rémunérer le travail des personnes qui ont dispensé une formation. Nous avons un excédent de 866€ que nous comptons utiliser cette année dans nos projets.

Perspectives pour l’année à venir

Il nous apparaît clairement qu’il y a un manque de connaissances accessibles sur ce sujet et beaucoup d’associations sont à la recherche de formations. Nous allons donc axer notre travail de cette année sur des formations pour les associations qui travaillent avec des femmes victimes de violences.

Ces formations et guides sont une première étape, mais il nous semble indispensable de pouvoir également fournir du soutien sur des questions techniques à la demande d’autres structures. Nous sommes à la recherche de soutiens financiers institutionnels (entreprises, fondations, fonds publics…) afin de financer cette activité (n’hésitez pas à nous envoyer un email si vous souhaitez nous soutenir).

Ces deux activités nous permettront de continuer d’améliorer nos formations et nos supports que nous mettrons à la dispositions de tou·te·s.

Nous soutenir

Nous avons décidé de continuer de fonctionner avec une petite équipe et ne sommes pas à la recherche de bénévoles pour le moment. Si vous souhaitez nous apporter du soutien, vous pouvez :   

Contre la mise en concurrence de la ligne d’écoute 3919

À l’issue du grenelle de Septembre 2019, le gouvernement s’est engagé à ouvrir la ligne nationale d’écoute 3919  24h/24H et 7 jours sur 7 suite à la demande de nombreuses organisations. ll veut maintenant faire une mise en concurrence de ce service par le biais d’un marché public, ce à quoi toutes les associations s’opposent.

Le 3919 est géré depuis 1992 par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), une fédération de 73 associations de terrain qui luttent contre les violences faites aux femmes. Cette ligne est un outil central de la lutte contre les violences faites aux femmes en France, et accompagne plus de 2000 victimes par semaine. Elle a vu une augmentation de son activité quasiment tripler pendant le premier semestre 2020, due au confinement.

Les violences faites aux femmes ne sont pas un marché. La mise en concurrence représente une logique de rendement et de compétition entre les structures, incompatibles avec la lutte contre les violences faites aux femmes. La FNSF et son réseau possèdent une connaissance détaillée des différents dispositifs de soutien pour les femmes victimes de violences. Faire de l’écoute et de l’accompagnement de victimes demande une formation, des qualifications et d’avoir le temps nécessaire à cette écoute. Il est impensable d’y voir associés des objectifs quantitatifs, ou même pire, de rentabilité.

Nous soutenons pleinement les pétitions et communiqués demandant au gouvernement de renoncer à cette mise en concurrence. La Fédération Nationale Solidarité Femmes et les signataires du communiqué de la fédération demandent au gouvernement de renoncer à ce marché public et d’instaurer à la place une convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens avec la FNSF et les autres associations partenaires de la ligne d’écoute nationale.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire le communiqué de la FNSF ou cet article sur BastaMag. Vous pouvez également signer avec nous la pétition sur change.org.

Echap rejoint la Coalition contre les Stalkerware

On appelle « stalkerware » des logiciels espions pour téléphones ou ordinateurs vendus afin d’espionner des conjoint-e-s souvent dans des relations abusives.

Pour participer à la lutte contre ce marché abject, nous avons rejoint la coalition contre les stalkerware. Cette coalition est une organisation informelle qui regroupe des entreprises dans le domaine de la sécurité informatique et des organisations travaillant sur la question des violences faites aux femmes (comme le centre francilien Hubertine Auclert).

La coalition a produit des ressources pour expliquer ce que sont les stalkerware, comme cette vidéo :

Nous avons rédigé un guide « Identifier des signes de la présence d’un logiciel espion sur Android » qui est une première étape pour aider à identifier les stalkerware en français. Rejoindre cette coalition va nous permettre de continuer notre travail sur ce sujet.

Lancement d’Echap

Echap est une association loi 1901 qui s’est donné pour objectif de lutter contre l’utilisation de la technologie dans les violences faites aux femmes.

Qui sommes nous

Nous sommes un collectif hacker féministe qui souhaite apporter des ressources et de l’accompagnement aux associations luttant contre les violences faites aux femmes sur les questions de technologie.

Nos actions

L’essentiel de nos actions s’articule autour de trois axes.

Animer des ateliers qui visent à former les personnes accompagnant les femmes victimes de violence et aux victimes elles-même aux problématiques de vie privée et de technologie. Par exemple, vous souhaitez vous former aux techniques de protection de vos comptes en ligne (réseaux sociaux, administration, …).

Rédiger des guides et des études de cas permettant au plus grand nombre de reprendre le contrôle sur les technologies du quotidien. Par exemple, vous voulez vérifier si un logiciel espion est installé sur votre téléphone Android.

Apporter du soutien technique en analysant et proposant des solutions sur des cas d’utilisation abusive de la technologie. Par exemple, vous avez besoin d’aide pour paramétrer vos options de confidentialité sur Facebook.

Pourquoi

Nous nous situons à la croisée des chemins entre féminisme et cybersécurité et souhaitons vulgariser les enjeux techniques liés aux cyber-violences.
Nous constatons un manque de liens entre les victimes de violences et les spécialistes de la technologie ainsi qu’un manque de considération pour ce problème de société majeur. Aussi, nous voulons agir en vue de l’émancipation et de l’autonomie des victimes ainsi que des associations qui les accompagnent.

Pour qui

Si vous êtes membre d’une organisation luttant contre les violences faites aux femmes et que vous souhaitez nous contacter, envoyez nous un email à contact[@]echap.eu.org.

Si vous êtes une femme victime de violences, nous vous recommandons de prendre contact avec une association travaillant sur les violences faites aux femmes, par exemple en contactant la fédération Solidarité Femmes. Vous pouvez également appeler le 3919. Si vous êtes victime de harcèlement en ligne, nous vous recommandons de consulter les ressources données par les féministes contre le cyber-harcèlement.