Journée sur les cyber-violences à Bruxelles

Nous participerons à une table-ronde sur les cyber-violences de genre à Bruxelles le Mardi 27 septembre 2022 de 9h30 à 13h organisée par les associations Calala, Alia, Fembloc, Donestech et l’université de Barcelone. Cet événement se déroulera en anglais et espagnol avec interprétation en direct, et sera également retransmis en ligne. Pour assister à l’événement sur place ou à distance, inscrivez-vous à cette adresse.

Webinaire : les enjeux autour de la (géo)localisation – 28 Juin 2022

Nous participerons à une webinaire intitulé « la cyber-surveillance au sein du couple : les enjeux autour de la (géo)localisation » organisé par le centre Hubertine Auclert le 28 Juin 2022 de 14h30 à 16h.

Esther participera à cette discussion en compagnie de Marion Tillous, Maîtresse de conférences à l’Université Paris 8 en géographie et études de genre et rattachée au Laboratoire d’Études de Genre et de Sexualité (LEGS).

Vous pouvez retrouver les détails de cet événement sur le site d’Hubertine Auclert, et vous inscrire ici.

Echap a deux ans !

Nous venons de faire notre seconde assemblée générale et fêter les deux ans d’Echap ! 🥳

C’est le bon moment pour faire un bilan de notre activité sur l’année passée et parler de nos projets.

Activités de l’année passée

Cette année, nous avons continué notre travail sur les guides de sécurité et confidentialité, tout d’abord en maintenant à jour les guides déjà rédigés (comme par exemple le guide de sécurité pour iPhone ou le guide pour se déconnecter de son ex) mais nous avons aussi publié un nouveau guide de stratégies pour des mots de passe. Nous avons également ponctuellement soutenu des associations sur des questions techniques, ainsi que des personnes victimes de surveillance et accompagnées par des associations.

Un de nos regrets, ce sont les efforts que nous avons déployés pour demander des financements. Notre but initial était de soutenir partiellement notre activité (notamment de formation) via des financements qui n’étaient pas destinés autrement pour les associations de lutte contre les violences faites aux femmes. Nous avons donc fait deux demandes de financements dans le milieu mécène de la technologie qui nous ont été refusées malgré nos sollicitations relativement modestes. Notre conclusion (qui, pour être honnête, nous met en colère) c’est que pour au moins une partie de la communauté tech, la question des violences domestiques n’est pas un sujet prioritaire. Une nouvelle fois, on retrouve ce problème central : toutes les formes de surveillance n’ont pas la même importance selon qui elles touchent. Les surveillances effectuées par la NSA et les GAFAMs sont considérées comme de la « vraie » surveillance, tandis que les cyber-violences ou la surveillance dans les violences domestiques est visiblement un problème secondaire. Nous n’en pouvons plus de ces deux poids deux mesures dans les communautés hacker et tech. Nous souhaitons adresser un grand merci à des structures comme Exodus Privacy et Solidaires pour leur soutien qui nous a vraiment remonté le moral et encouragé à continuer la lutte.

Ensuite, notre activité principale a été de préparer et lancer notre activité de formation. Nous avons maintenant un catalogue de formations à destination d’associations (si vous êtes une association et que le coût des formations est un problème, envoyez nous un e-mail, nous en discuterons). Nous avons organisé une première formation gratuite en ligne à destination d’associations en janvier 2022 et ce fut une réussite. Le nombre d’inscriptions a confirmé le besoin fort et urgent qu’il y a de former des personnes au sein de structures et les retours que nous avons reçu ont permis d’appuyer que nous étions sur la bonne voie avec ce travail. Nous continuerons donc de l’améliorer autant que possible ! Nous avons maintenant plusieurs pistes de formations pour le printemps 2022.

Enfin, nous avons également passé du temps à installer des outils pour nous aider, comme Zammad pour gérer des communications ou Matomo pour suivre le trafic sur notre site de manière respectueuse de la vie privée. Nous avons également rencontré et échangé avec plusieurs associations travaillant sur les mêmes sujets (notamment lors de conférences organisées par Digital Defenders Partnership), cela nous a permis d’avoir davantage de perspectives féministes intersectionnelles sur ce sujet, d’avoir un sentiment de cohésion, de légitimité et de la force pour continuer à œuvrer dans la lutte contre les violences sexistes. Fières d’appartenir à une internationale hacker-féministe ✊.

Bilan financier

Cette année, nous avons eu un budget de 3248.76€ constitué à 88% de dons (merci <3). Nous avons réinvesti 1349.19€, principalement dans des prestations de graphisme ainsi qu’en payant les formatrices de notre formation en janvier. Il nous reste un excédent de 1899.57€ qui nous permet d’avoir un fonds de roulement pour gérer nos dépenses dans les années à venir.

Et pour la troisième année ?

Nos principaux objectifs pour l’année prochaine sont tout d’abord de proposer des formations régulières à des associations tout en perfectionnant le contenu, les méthodes et les moyens pédagogiques de ces formations. Nous avons déjà plusieurs projets de formations à destination des associations pour les mois à venir (envoyez-nous un e-mail si cela vous intéresse).

Ensuite, nous allons bien entendu continuer notre travail sur les guides, mais également continuer à fournir du support à la demande à des associations sur des points techniques n’apparaissant pas dans nos guides. Nous avons déjà effectué ponctuellement cette activité l’an passé, et nous voulons voir si ce modèle répond à un vrai besoin pour les associations en complément de nos formations.

Enfin, nous avons maintenant un modèle de fonctionnement et un collectif qui nous paraissent solides après avoir travaillé ensemble pendant deux ans. Nous souhaiterions donc agrandir notre collectif en incluant de nouveaux membres.

Pour finir, nous souhaitons encore adresser un grand merci à toutes les personnes qui nous soutiennent et nous ont soutenues. Ça nous fait chaud au cœur ! Un merci également à toutes les personnes qui nous inspirent à continuer notre travail malgré les difficultés que nous rencontrons.

Cycle de conférences en ligne sur les violences faites aux femmes et la technologie

Nous avons eu le plaisir de participer à une série de webinars en anglais et espagnol organisée par Digital Defenders Partnership. Ces conférences courtes ont réuni douze organisations autour du monde sur le thème des lignes téléphoniques de soutien féministes sur les violences faites aux femmes et la technologie.

Au cours de ces conférences, nous avons eu le plaisir de rencontrer et d’échanger avec des organisations inspirantes comme Luchadoras au Mexique, SaferNet au Brésil ou encore AWASK KBO en Indonésie. Ces conférences nous ont apporté des ressources et idées intéressantes et nous ont permis de mieux comprendre comment des problèmes similaires sont combattus ailleurs dans le monde. Elles nous ont aussi rappelé que nous faisons partie d’une lutte internationale féministe, et que l’on soit à Bangkok, Sao Polo ou Paris, les femmes subissent des violences similaires dans lesquelles bien souvent la technologie est utilisée.

Vous pouvez retrouver ces vidéos en anglais et espagnol sur le site de Digital Defenders Partnership.

Lettre ouverte à l’attention de la Free Software Foundation

Nous avons signé cette lettre ouverte demandant la révocation du conseil d’administration de la Fondation pour le logiciel libre (FSF) ainsi que le retrait de Richard M. Stallman de tous les postes de direction, y compris du projet GNU.

Cette lettre fait suite au retour de Richard Stallman au conseil d’administration de la FSF plus tôt cette semaine, à la grande surprise de la communauté du logiciel libre. RMS avait démissioné de ce poste en Septembre 2019 sous la pression de la communauté. RMS est connu depuis de longues années pour son comportement déplacé envers les femmes, et a exprimé plusieurs fois des propos inacceptables sur le viol et la pédophilie.

Réintégrer RMS au conseil d’administration de la FSF est incompatible avec les idéaux même de la FSF et le besoin impérieux de supprimer les comportements sexistes au sein des communautés du logiciel libre. 

Nous avons pris la liberté de traduire le texte de cette lettre ouverte en français pour plus d’accessibilité.

Richard M. Stallman, fréquemment connu sous le nom de RMS, est depuis longtemps une menace dans la communauté du logiciel libre. Il s’est montré misogyne, validiste et transphobe, parmi d’autres accusations graves de conduites inappropriées. Ce genre de croyances n’a pas sa place dans les communautés du logiciel libre, des droits numériques et de la tech. Suite à sa récente réintégration au sein du conseil d’administration de la Free Software Foundation, nous demandons que l’ensemble du conseil d’administration de la FSF démissionne et que RMS soit démis de toutes ses fonctions de direction.

Nous, les soussigné·e·s, croyons en la nécessité de l’autonomie numérique et au rôle important que joue la liberté des utilisatrices et utilisateurs dans la protection de nos droits humains fondamentaux. Afin de mettre en œuvre la vision de tout ce que les logiciels libres rendent possible, il doit y avoir un changement radical au sein de la communauté. Nous croyons en un présent et un avenir où toutes les technologies donnent du pouvoir aux gens, au lieu de les opprimer. Nous savons que cela n’est possible que dans un monde où la technologie est construite pour respecter nos droits à ses niveaux les plus fondamentaux. Bien que ces idées aient été popularisées d’une certaine façon par Richard M. Stallman, il ne parle pas en notre nom. Nous n’approuvons pas ses actions et ses opinions. Nous ne reconnaissons pas son leadership ni celui de la Free Software Foundation telle qu’elle existe aujourd’hui.
Il y a eu suffisamment de tolérance envers les idées et le comportement répugnants de RMS. Nous ne pouvons pas continuer à laisser une seule personne ruiner le sens de notre travail. Nos communautés n’ont pas de place pour des personnes comme Richard M. Stallman, et nous ne continuerons pas à tolérer son comportement, à lui donner un rôle de leader, ou à le considérer comme acceptable, lui et son idéologie blessante et dangereuse.

Nous demandons la démission de l’ensemble du conseil d’administration de la Free Software Foundation. Ce sont ces gens qui ont donné moyens et pouvoir à RMS pendant des années. Ils nous le montrent à nouveau en lui permettant de réintégrer le conseil de la FSF. Il est temps pour RMS de se retirer des communautés du logiciel libre, des questions éthiques autour de la tech, des droits numériques et des communautés tech car il ne peut pas avoir le rôle de guide dont nous avons besoin. Nous demandons également que Richard M. Stallman soit retiré de tous les postes de direction, y compris au sein du projet GNU.

Nous demandons instamment à ceux qui sont en mesure de le faire de cesser de soutenir la Free Software Foundation. Refusez de contribuer aux projets liés à la FSF et à RMS. Ne faites pas de présentation et n’assistez pas aux événements de la FSF, ou aux événements qui accueillent RMS et l’intolérance qu’il porte avec lui. Nous demandons aux contributeur·ice·s aux projets de logiciels libres de prendre position contre les idées réactionnaires et la haine au sein de leurs projets. En faisant tout cela, dites pourquoi à ces communautés et à la FSF.

Nous avons détaillé plusieurs incidents publics du comportement de RMS. Certain·es d’entre nous ont nos propres histoires au sujet de RMS et de nos interactions avec lui, des choses qui ne sont ni enregistrées dans des fils de discussion ni dans des vidéos. Nous espérons que vous lirez ce qui a été partagé et que vous prendrez en compte le mal qu’il a fait à notre communauté et aux autres.

Pour signer, veuillez envoyer un courriel à digitalautonomy at riseup.net ou soumettre une pull request.

Echap a un an !

Notre logo (fait par _lila*)

Nous venons de faire notre première assemblée générale et de fêter le premier anniversaire de l’association Echap. 

Cette année a été une année de test pour nous. Nous avons passé beaucoup de temps à lire, réfléchir, et discuter pour avoir une vision claire des différents scénarios d’utilisation de la technologie dans des relations abusives. Nous avons concentré une bonne partie de nos efforts sur la rédaction de neuf guides, qui sont accessibles en ligne gratuitement sous licence CC-BY-NC-SA

Dès la rédaction de nos premiers guides, nous avons contacté et commencé à discuter avec plusieurs associations travaillant avec des personnes victimes de violences, afin de leur parler de notre travail et partager avec elleux nos guides. Nous avons reçu des retours très positifs qui nous ont permis de mieux comprendre la problématique et d’améliorer nos supports. Dans le cadre d’un programme de formation organisée par le centre Hubertine Auclert, nous avons également dispensé un module de formation. 

Bilans financiers

Nous avons eu un budget de 2581.75€ pour cette première année, provenant à 80% de dons (merci <3) et 20% de prestations de formation. Nous avons utilisé ce budget pour financer le design de nos guides en pdf (à venir) et également rémunérer le travail des personnes qui ont dispensé une formation. Nous avons un excédent de 866€ que nous comptons utiliser cette année dans nos projets.

Perspectives pour l’année à venir

Il nous apparaît clairement qu’il y a un manque de connaissances accessibles sur ce sujet et beaucoup d’associations sont à la recherche de formations. Nous allons donc axer notre travail de cette année sur des formations pour les associations qui travaillent avec des femmes victimes de violences.

Ces formations et guides sont une première étape, mais il nous semble indispensable de pouvoir également fournir du soutien sur des questions techniques à la demande d’autres structures. Nous sommes à la recherche de soutiens financiers institutionnels (entreprises, fondations, fonds publics…) afin de financer cette activité (n’hésitez pas à nous envoyer un email si vous souhaitez nous soutenir).

Ces deux activités nous permettront de continuer d’améliorer nos formations et nos supports que nous mettrons à la dispositions de tou·te·s.

Nous soutenir

Nous avons décidé de continuer de fonctionner avec une petite équipe et ne sommes pas à la recherche de bénévoles pour le moment. Si vous souhaitez nous apporter du soutien, vous pouvez :   

Contre la mise en concurrence de la ligne d’écoute 3919

À l’issue du grenelle de Septembre 2019, le gouvernement s’est engagé à ouvrir la ligne nationale d’écoute 3919  24h/24H et 7 jours sur 7 suite à la demande de nombreuses organisations. ll veut maintenant faire une mise en concurrence de ce service par le biais d’un marché public, ce à quoi toutes les associations s’opposent.

Le 3919 est géré depuis 1992 par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), une fédération de 73 associations de terrain qui luttent contre les violences faites aux femmes. Cette ligne est un outil central de la lutte contre les violences faites aux femmes en France, et accompagne plus de 2000 victimes par semaine. Elle a vu une augmentation de son activité quasiment tripler pendant le premier semestre 2020, due au confinement.

Les violences faites aux femmes ne sont pas un marché. La mise en concurrence représente une logique de rendement et de compétition entre les structures, incompatibles avec la lutte contre les violences faites aux femmes. La FNSF et son réseau possèdent une connaissance détaillée des différents dispositifs de soutien pour les femmes victimes de violences. Faire de l’écoute et de l’accompagnement de victimes demande une formation, des qualifications et d’avoir le temps nécessaire à cette écoute. Il est impensable d’y voir associés des objectifs quantitatifs, ou même pire, de rentabilité.

Nous soutenons pleinement les pétitions et communiqués demandant au gouvernement de renoncer à cette mise en concurrence. La Fédération Nationale Solidarité Femmes et les signataires du communiqué de la fédération demandent au gouvernement de renoncer à ce marché public et d’instaurer à la place une convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens avec la FNSF et les autres associations partenaires de la ligne d’écoute nationale.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire le communiqué de la FNSF ou cet article sur BastaMag. Vous pouvez également signer avec nous la pétition sur change.org.

Echap rejoint la Coalition contre les Stalkerware

On appelle « stalkerware » des logiciels espions pour téléphones ou ordinateurs vendus afin d’espionner des conjoint-e-s souvent dans des relations abusives.

Pour participer à la lutte contre ce marché abject, nous avons rejoint la coalition contre les stalkerware. Cette coalition est une organisation informelle qui regroupe des entreprises dans le domaine de la sécurité informatique et des organisations travaillant sur la question des violences faites aux femmes (comme le centre francilien Hubertine Auclert).

La coalition a produit des ressources pour expliquer ce que sont les stalkerware, comme cette vidéo :

Nous avons rédigé un guide « Identifier des signes de la présence d’un logiciel espion sur Android » qui est une première étape pour aider à identifier les stalkerware en français. Rejoindre cette coalition va nous permettre de continuer notre travail sur ce sujet.

Lancement d’Echap

Echap est une association loi 1901 qui s’est donné pour objectif de lutter contre l’utilisation de la technologie dans les violences faites aux femmes.

Qui sommes nous

Nous sommes un collectif hacker féministe qui souhaite apporter des ressources et de l’accompagnement aux associations luttant contre les violences faites aux femmes sur les questions de technologie.

Nos actions

L’essentiel de nos actions s’articule autour de trois axes.

Animer des ateliers qui visent à former les personnes accompagnant les femmes victimes de violence et aux victimes elles-même aux problématiques de vie privée et de technologie. Par exemple, vous souhaitez vous former aux techniques de protection de vos comptes en ligne (réseaux sociaux, administration, …).

Rédiger des guides et des études de cas permettant au plus grand nombre de reprendre le contrôle sur les technologies du quotidien. Par exemple, vous voulez vérifier si un logiciel espion est installé sur votre téléphone Android.

Apporter du soutien technique en analysant et proposant des solutions sur des cas d’utilisation abusive de la technologie. Par exemple, vous avez besoin d’aide pour paramétrer vos options de confidentialité sur Facebook.

Pourquoi

Nous nous situons à la croisée des chemins entre féminisme et cybersécurité et souhaitons vulgariser les enjeux techniques liés aux cyber-violences.
Nous constatons un manque de liens entre les victimes de violences et les spécialistes de la technologie ainsi qu’un manque de considération pour ce problème de société majeur. Aussi, nous voulons agir en vue de l’émancipation et de l’autonomie des victimes ainsi que des associations qui les accompagnent.

Pour qui

Si vous êtes membre d’une organisation luttant contre les violences faites aux femmes et que vous souhaitez nous contacter, envoyez nous un email à contact[@]echap.eu.org.

Si vous êtes une femme victime de violences, nous vous recommandons de prendre contact avec une association travaillant sur les violences faites aux femmes, par exemple en contactant la fédération Solidarité Femmes. Vous pouvez également appeler le 3919. Si vous êtes victime de harcèlement en ligne, nous vous recommandons de consulter les ressources données par les féministes contre le cyber-harcèlement.